Pénurie de main-d’œuvre dans la coiffure

En 10 ans, le secteur de la coiffure a perdu 28 % de ses effectifs en formation et compte près de 5000 actifs en moins ! Suffisant pour que l’Union Nationale des Entreprises de Coiffure tire la sonnette d’alarme.

Malgré un nombre de demandeurs d’emplois qui avoisine toujours les 3,5 millions d’actifs en France, certains secteurs continuent toujours à souffrir d’une pénurie de main-d’œuvre. C’est le cas notamment du secteur de la coiffure, « qui a perdu 4 900 actifs depuis 2009, cherche et peine à recruter », affirme dans un communiqué l’Union Nationale des Entreprises de Coiffure.

Miser sur l’apprentissage

Pour lutter contre cette pénurie de main-d’œuvre qui ne cesse de s’accentuer depuis 2015, le secteur de la coiffure mise à fond sur l’apprentissage, qui représente l’une des principales portes vers l’emploi. Et là encore, les difficultés de recrutement se font ressentir. Car même si la coiffure conserve encore sa place de second secteur de l’artisanat en termes d’apprentis (17 610 apprentis en 2018), la profession a tout de même perdu 28% de ses effectifs en formation en l’espace de seulement 10 ans ! « Compte tenu de la pénurie de main-d’oeuvre à laquelle le secteur est confronté, il est vital de développer l’apprentissage qui est par ailleurs plébiscité par les chefs d’entreprise qui y ont déjà eu recours », explique l’UNEC dans son communiqué. Et même si le syndicat professionnel salue la réforme de l’apprentissage entrepris dernièrement par le gouvernement, il n’en reste pas moins prudent quant aux conditions de sa mise en oeuvre.

La loi Pacte jugée insuffisante

Autre revendication défendue par l’UNEC, la nécessaire réduction des charges qui pèsent sur les entreprises de coiffure, qui sont dans l’immense majorité des TPE (99.3% des entreprises de coiffure ont moins de 10 salariés). « Les chefs d’entreprise de coiffure souffrent déjà assez pour envisager de leur infliger des charges supplémentaires. A la gestion du prélèvement à la source s’ajoute aujourd’hui le projet de faire payer aux employeurs les indemnités journalières des salariés ! Les salons de coiffure sont pour une large majorité des entreprises de très petite taille, incapables de survivre à un tel alourdissement des charges », dénonce Bernard Stalter, président de l’UNEC.

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Ce dernier regrette également que la loi Pacte, pour la compétitivité et l’emploi, n’aille pas assez loin. « Malgré quelques mesures très positives comme la suppression du forfait social sur l’intéressement ou la facilitation de la transmission d’entreprise, la loi ne va pas assez loin et ne propose pas par exemple de simplification des statuts de l’entreprise individuelle (12% des entreprises de coiffure) ni d’exonération de charges ou d’impôts sur les bénéfices réinvestis pour les entreprises individuelles (57% des entreprises de coiffure) » regrette Bernard Stalter. Les députés, qui débutent en cette rentrée 2018 leurs travaux en commission sur le projet de loi Pacte, sont prévenus.

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