Ouverture du dimanche, les commerçants alsaciens ne sont pas à la fête !

L’ouverture du dimanche fait débat en Alsace : le tribunal a annulé l’autorisation préfectorale et condamné le préfet à 500 € d’amende. Le représentant de l’Etat avait justifié son autorisation d’ouverture exceptionnelle par le “besoin de se réapproprier la ville par ses habitants” et sous la pression des commerçants qui se plaignaient d’une importante baisse de leurs chiffres d’affaires de fin d’année dans le contexte de peur d’attentats terroristes et de morosité économique.

Mais les syndicats CFTC et CGT ont attaqué ce règlement, en s’appuyant sur le droit local alsacien instauré lors du rattachement à la France de l’Alsace Moselle, qui stipule que le travail le dimanche est interdit dans le secteur du commerce (sauf exceptions telles que l’hôtellerie, restauration et cafés). La Confédération française des travailleurs chrétiens du Bas-Rhin s’est réjouie de cette décision : “Le repos dominical n’est pas négociable, le dimanche c’est les amis, la vie de famille, dans les associations et pas au travail.” Le syndicat précise toutefois qu’il sera “vigilant à d’éventuelles demandes” de l’association de commerçants Les Vitrines de Strasbourg pour l’année 2018. Interrogé par Rue89 Strasbourg, Pierre Bardet, le directeur de l’association, argumente : “Nous avions exprès mis dans l’arrêté qu’il y aurait une rémunération double et un repos compensateur pour le garantir, alors que cela n’était pas une obligation. À force de tout bloquer, on peut fragiliser le droit local.” Il faut savoir que cette décision pourrait faire jurisprudence et bloquer toute future dérogation éventuelle.

L’ouverture du dimanche n’a pas fini d’alimenter le débat. Comment justifier l’interdiction faite aux commerçants indépendants d’ouvrir pendant la période stratégique de Noël, alors que certaines zones touristiques n’ayant d’internationale que le nom, permettent à de grandes enseignes d’ouvrir le dimanche à longueur d’année ?

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