L’e-commerce ne compense pas la baisse des ventes des magasins physiques

Si les enseignes françaises enregistrent des taux de croissance flatteurs sur la vente en ligne, l’e-commerce ne parvient toujours pas à compenser la baisse d’activité des magasins physiques.

Alors que la chute de la fréquentation en magasin, et à fortiori celle du chiffre d’affaires, semble actée pour les enseignes françaises, les ventes en lignes enregistrent quant à elles de fortes croissances, de l’ordre de 30% cette dernière année ! C’est en tout cas ce qu’affirme la fédération du commerce spécialisé Procos, dans une étude parue récemment et menée auprès de 36 enseignes adhérentes. Des chiffres encourageants à première vue, d’autant plus que comme le rappelle Procos, « quelle que soit la répartition du CA entre magasin et internet, la croissance du CA sur internet représente environ 1 % du CA global de l’enseigne tous canaux de vente confondus ». Mais pas suffisant pour enrayer le déclin du chiffre d’affaires dans les magasins physiques. L’étude de Procos montre en effet que la perte de 3% de chiffre d’affaires en boutique n’est compensée qu’à hauteur de 2% par les ventes en ligne, ce qui revient à une perte nette de 1% de chiffre d’affaires. « Il faut donc combattre les idées reçues de certains selon lesquelles les enseignes récupéreraient sur le net le chiffre d’affaires qu’elles perdent en magasin », affirme ainsi Procos. Une affirmation d’autant plus vraie pour les commerçants indépendants…

magasins physiques

Les loyers commerciaux doivent baisser pour les magasins physiques

Dans son analyse, Procos explique que cette baisse de la rentabilité du modèle traditionnel de retail a eu un impact direct sur la vacance commerciale, qui ne cesse d’augmenter, tous types d’emplacements confondus (voir graphique ci-dessous). Et par conséquent, les bailleurs doivent revoir à la baisse les loyers commerciaux. « L’évolution de ce taux de vacance sera à l’avenir sensiblement dépendant de la capacité des acteurs de la filière (bailleurs et preneurs) à s’accorder sur les coûts d’exploitation et ceci en relation avec les nouveaux ratios supportables par les enseignes compte tenu de la baisse de chiffres d’affaires réalisés par les magasins », peut-on lire dans le rapport. Et ce d’autant plus que les besoins de digitalisation du point de vente font supporter de nouveaux coûts aux commerçants. Pourtant, depuis la mi-2016, l’Indice des Loyers Commerciaux est reparti à la hausse. Il tend actuellement vers une augmentation de 2 %/an…

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« Si des adaptations n’interviennent pas pour rendre les coûts d’exploitation compatibles avec la réalité de l’activité, le taux de vacance ne cessera de croître »

Mieux réguler le commerce

Si Procos rappelle la nécessité pour les commerçants de s’adapter face aux évolutions rapides du commerce, la fédération du commerce spécialisée n’en reste pas moins critique envers le manque d’équité fiscale qui subsite entre les différents acteurs. « Ces acteurs, Amazon aujourd’hui, demain Alibaba, Google… pourraient créer des difficultés majeures, réduisant les autres acteurs au rôle de simples fournisseurs asservis et capter une partie croissante de la valeur limitant au-delà de l’acceptable les moyens d’innovation et d’actions d’acteurs plus petits », dénonce-t-elle. Pour ce faire, Procos appelle les pouvoirs publics à ne pas sous-estimer le problème et à agir en conséquence afin qu’un certain équilibre soit conservé entre les différents acteurs et formes de commerce.

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