A Strasbourg, syndicats et commerçants s’affrontent sur l’ouverture des commerces le premier dimanche des soldes

Le tribunal administratif a décidé d’annuler l’arrêté préfectoral autorisant l’ouverture exceptionnelle des commerces strasbourgeois le premier dimanche des soldes. Une décision qui a déclenché la colère des commerçants de centre-ville.

Encore une histoire qui ne devrait pas améliorer les relations, déjà tendues, entre les commerçants strasbourgeois et les syndicats. Dans un premier temps, le préfet avait entendu la requête de l’association de commerçants Les Vitrines de Strasbourg, qui souhaitait que les commerces de centre-ville puissent ouvrir leurs portes le premier dimanche des soldes. Pour justifier cette ouverture exceptionnelle, l’association avait notamment évoqué les difficultés rencontrées par leurs clients pour accéder dans le centre-ville de Strasbourg au mois de décembre, à cause des mesures de sécurité imposées pendant le marché de Noël. Une initiative qui n’a pas été au goût des syndicats. La CGT, FO et la CFTC ont dans la foulée attaqué en référé l’arrêté préfectoral, estimant que le délai ne permettait aux salariés de disposer « du temps nécessaire à l’organisation de leur vie personnelle ». La décision étant intervenue lundi, soit seulement six jours avant cette ouverture exceptionnelle. « Le repos n’est pas négociable, le dimanche c’est les amis, la vie de famille, dans les associations et pas au travail », avait dénoncé dans un communiqué la CFTC du Bas-Rhin. Des arguments entendus par le tribunal administratif, qui a estimé qu’il y avait « un doute sérieux » sur la légalité de cet arrêté.

Un huissier missionné à Strasbourg pour s’assurer du respect de la décision du tribunal

Si la décision du tribunal administratif a été saluée par les représentants des syndicats, elle a provoqué la colère des commerçants du centre-ville. Une colère exprimée par Pierre Bardet, directeur des Vitrines de Strasbourg, dans un entretien accordé aux Dernières Nouvelles D’Alsace. « Trop, c’est trop ! Notre demande est raisonnable : nous souhaitons que les commerçants puissent ouvrir un seul dimanche pour compenser un préjudice important », s’est-il insurgé. Avant de s’attaquer à l’attitude des syndicats. « Mais qu’est-ce qu’ils ont contre le commerce physique à Strasbourg ? Pourquoi s’acharnent-ils à empêcher les commerçants de travailler avec du personnel sur la base du volontariat, payé à 200% et qui récupère la journée ? Est-ce qu’ils vivent dans un autre siècle ? Tiennent-ils à privilégier les courses sur Internet qui sont destructeurs d’emplois au centre-ville ? »

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Dans ce contexte, certains commerçants ont été tenté de braver l’arrêté préfectoral, estimant leur requête légitime. Ayant eu vent de cette tentation, une dizaine de militants de la CFTC et de la CGT se sont déployés dans le centre-ville strasbourgeois le dimanche matin, accompagnés d’un huissier de justice. De quoi refroidir ceux qui envisagaient de ne pas respecter la décision du tribunal administratif. Le ton est donné pour la prochaine période de soldes.

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